Le mur capteur est un mur à forte inertie dont la fonction est de capter l'énergie solaire, de l'emmagasiner et de l'accumuler, pour la restituer à l'intérieur de la pièce avec un déphasage thermique (temps de restitution) plus ou moins important selon la nature des matériaux employés. Il va sans dire que la brique de terre montée en 30 cm d'épaisseur, avec sa forte inertie thermique et son déphasage dans le temps d'une dizaine d'heures est totalement adaptée à ce genre de mur.
Le mur Trombe (ou Trombe-Michel car il a été conçu par le Professeur Félix Trombe et l'architecte Jacques Michel), est un mur capteur amélioré : il consiste à augmenter sa capacité de captage par la pose d'une paroi vitrée au devant et en retrait d'un mur percé, créant ainsi une "lame d'air", permettant d'une part le phénomène "d'effet de serre" et d'autre part la circulation de l'air.

Schéma extrait du site de l'ADEME
Ainsi, la vitre concentre le rayonnement solaire et apporte davantage de calories au mur qui les restitue ensuite lentement dans la pièce. Mais surtout, elle chauffe l'air contenu dans la lame d'air, qui pénètre dans la pièce par les orifices prévus à cet effet en partie haute. L'air "rafraîchi" de la pièce, plus lourd, retourne dans la lame d'air par les orifices bas du mur. Le différentiel thermique entraîne une circulation naturelle et continue de l'air. La nuit, ce phénomène s'inverse, la température intérieure étant plus élevée que celle de la lame d'air. Il est donc utile de prévoir des systèmes de fermeture des orifices du mur, un double vitrage, ou des volets... le mur fonctionne alors comme un mur capteur de base en restituant la chaleur accumulée à l'espace de vie intérieur.
Derrière la vitre de ce mur Trombe, on distingue l'appareil en briques de terre crue
Maison des Vins de Bandol (83)
Voir aussi "Maisons bioclimatiques et inertie thermique"