Les maisons bioclimatiques prennent en compte les aspects naturels, environnementaux et humains (soleil, air, milieu, rythmes de vie des occupants, utilisation de
matériaux naturels aux capacités isolantes, thermiques ou hygrométriques...) dans le but de réduire au maximum les dépenses énergétiques liées au fonctionnement de l'habitation, de rendre
celui-ci quasiment autonome et de limiter son impact sur l'environnement. La conception des maisons bioclimatiques induit donc d'étudier leur implantation, leur orientation, leur exposition par
rapport aux éléments naturels ; elles impliquent l'utilisation de techniques et de matériaux naturels (accumulation de chaleur par murs chauffants, murs Trombes, ou inversement maintien
de fraîcheur par protection des murs du rayonnement solaire direct, ventilation par puits provençal...).
La brique de terre est un matériau lourd à très forte inertie thermique. Cette propriété est idéale pour stocker les calories et contribue très largement à la gestion "passive" de la maison,
aussi bien en hiver qu'en été. Les calories emmagasinées au cours des journées d'hiver sont restituées la nuit. Inversement, la fraîcheur accumulée les nuits d'été est diffusée lors de la
journée. Avec son déphasage thermique de 8 à 12 h, la BTC contribue donc au maintien d'une température constante.
La capacité thermique d'un matériau désigne son aptitude à stocker les calories. Elle s'exprime en Wh/m3.K (Wattheure par mètre cube Kelvin). D'après "La conception bioclimatique"
(publié par Terre Vivante), la brique de terre compressée montée en 35 cm d'épaisseur présente une capacité thermique de 275 Wh/m3.K contre 163 pour un mur de briques de terre cuite
pleines en 25 cm d'épaisseur, 36 pour un béton cellulaire de 30 cm d'épaisseur, et 8 pour des plaques de plâtre isolées de 10 cm de laine de verre. Plus le mur est épais, plus le déphasage
thermique sera important (environ 10h pour un mur en 35 cm d'épaisseur). Sa capacité d'absorber la chaleur sera d'autant plus grande que le mur est sombre et rugueux. En effet, un mur
de couleur noire absorbe la quasi-totalité du rayonnement. Un mur présentant des aspérités (redents, stries...) augmente aussi sa capacité d'absorption.
Le mur Trombe est une autre façon d'augmenter l'absorption de chaleur et consiste à disposer
une paroi vitrée devant le mur en prenant soin de laisser une lame d'air entre les deux qui communique avec l'espace intérieur de la maison pour créer une circulation d'air par différence
thermique. Le mur Trombe n'est donc pas seulement un condensateur de chaleur (effet de serre) mais se distingue
d'un simple mur capteur par la circulation d'air qu'il crée.
De plus en plus de constructions actuelles intègrent ce principe avec l'apposition d'une serre au devant d'un mur capteur, qui évite ainsi les murs aveugles : le mur capteur est une façade comme
une autre de la maison, percé de portes et de fenêtres, tandis que la serre fait office de "double peau". La régulation thermique est ainsi souple et optimale. Un exemple de cet emploi sur
cet article.